Roman terrible, fresque au vitriol d'une Russie où corruption et complot font bon ménage, fable désabusée et cynique sur la vanité du pouvoir, L'affaire Courilof est une oeuvre dont on sort ébranlé et meurtri. Mais on y retrouve la plume d'Irène Némirovsky dont l'œuvre est enfin élevée au rang de classique de la littérature française, reconnaissance aussi tardive que méritée. (note de l'éditeur)
L'affaire Courilof fut publiée en 1933. J'ai trouvé ce livre tout à fait d'actualité par le regard qu'il porte sur le monde politique : les despotes qui s'accrochent au pouvoir, la bourgeoisie qui veut s'emparer des richesses et l'évolution d'un révolutionnaire qui finit par accéder à un poste important.
Ce dernier, Léon M, alias Marcel Legrand est le témoin qui raconte. Son récit fait la part belle à l'observation et à l'expectative puisque l'assassinat qu'il doit commettre ne sera perpétré que plusieurs mois après son infiltration dans le milieu proche de sa victime.
Ce révolutionnaire nihiliste programmé pour tuer évolue au début du livre vers une attitude ambivalente et sensible face à l'état de cancer avancé de sa victime. Mais la haine remplacera l'empathie et Léon M deviendra un simple assassin, puis, en tant que commissaire spécial de la Tchéka (Qu'est-ce que c'est) l'artisan d'une épuration.
L'auteure ne laisse aucune espérance dans ce texte qui raconte le bouleversement d'une société et la fin d'un monde. Les acteurs n'ont pas du tout réalisé la complexité de la situation et l'ampleur des problèmes qui se présentent. Complot, trahison et corruption seront les ingrédients quotidien de cette révolution.
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